Jul 20, 2009

Bonjour, mon blog: ca fait longtemps, oui je sais... mais en fait de cavale Autour du Monde, il se trouve que je suis plutôt casanier ces temp-ci.
Alors pour commencer je devrais peut être mentioner que je suis en France, ce qui ne sera une nouvelle pour personne. Je repars fin Aout pour les Etats-Unis comme étudiant, si tout se passe bien. *
Pourquoi tout ne se passerait-il pas bien? L'université m'a déjà accepté et obtenu une autorisation de séjour. J'ai enfin réussi à réserver un billet d'avion, dont je pourrai sans doute utiliser le retour pour une fois (fini Air France, maintenant je vole avec des compagnies moins bornées sur les "zones tarifaires.") Mes affaires m'attendent là-bas en garde meubles, ma voiture chez des amis. J'ai rendez-vous à l'ambassade US pour faire poser un 5eme visa sur mon passeport. Bref les bases sont posées. Mais pour faire quoi, ça c'est moins sûr. Je dois toujours me convaincre que repqrtir prendre des cours (de quoi?) est la meilleure solution à l'heure actuelle, et après m'être convaincu, convaincre l'agent de l'immigration, qui renaclera sans doute devans mes 5 années passées professionellement aux Etats-Unis, ma trentaine de printemps passés, mes 5 mois de maquis californien à chercher du travail alors que mon permis avait expiré, mes attaches aux US et le fait que j'ai failli y acheter une maison, et que j'avais entamé une procédure de demande de carte verte.

Ici en France, on retrouve certaines constantes. Par exemple à chaque fois qu'un accident survient (écroulement de maison ou de stade, noyade, crash aérien, propagation de grippe au retour de vacances, décision de justice ne faisant pas l'entière satisfaction de telle ou telle association...) on s'attarde 5 minutes sur l'émotion bien sûr, puis on nous annonce avec un grand sourire qu'une cellule psychologique a été mise en place. Parfois même, un numéro vert. Rentrez chez vous bonnes gens et dormez en paix: une cellule de crise a pris en charge tous les malheurs du monde, c'est comme si tout était oublié! Si vous faites partie des proches des victimes, voici le numéro, vous y entendrez à toute heure une bande enregistrée avec conseils avisés et consignes de sécurité, démontrant par là même qu' Air France "cares," Madonna "cares," le pape "cares," et à partir de là on est déjà à mi-chemin de la guérison, c'est tout comme. Hypnose nationale.
On pourrait s'étonner qu'il n'y aie pas eu de numéro vert suivant la mort de Michael Jackson, passant en boucle deux ou trois de ses titres, c'est que les chaines ont décidé de le faire elles-mêmes. Après tout c'est la grande famille du spectacle qui était touchée, là, pas un bête citoyen lambda, SDF, bengladais ou politicien obscur. Robert McNamara est mort le même jour que les obsèques, et a sûrement eu plus d'influence sur le monde (en bien comme en mal), mais bon un vieux schnock qui meurt ça n'intéresse personne, son cerceuil n'était même pas en métal précieux,non ce qu'il faut c'est une icône prête à détrôner Lady Di! Et zou, grand messe sur La Une, La Deux, M6, Direct 8, W9, NRJ 12 pour ne citer que le hertzien. Commentaires intelligents à l'appui, coupures pub, interventions de pseudo-proches ou assimilés. Et la famille au grand complet, jusqu'aux enfants dont tout le monde se dispute la garde à couteaux tirés à peine le corbillard reparti et dont 2 sur les 3 mâchaient leur malabar pendant toute la soirée, l'air de s'en foutre royalement. Après tout ce n'était pas pour eux, la soirée, c'était pour "les fans." Ou "le public." Ce même public, et ces mêmes journalistes, qui s'acharnaient sur ce pauvre gars complètement paumé dans un monde étrange, il n'y a pas un mois, et qui recommenceront d'ici quelques semaines sans doute.
Ici, aussi, le Tour de France est toujours d'une importance capitale. Tout le monde en parle à longueur de journée pendant 3 semaines (et un peu avant aussi bien sur) alors que le classement principal change tous les 4-5 jours au mieux. Le défilé du 14 Juillet, aussi, fait l'unanimité. Commentaire entendu dans un reportage "ah lala la France, quand je vois ça je suis contente d'avoir payé mes impôts." "Ca," bien sûr, c'est les quelques tanks et hélicos affublés de tous les superlatifs lorsqu'ils défilent fièrement sur les Champs, comme s'ils allaient empêcher nos militaires de se prendre un coup de bazooka, nos agents DGSE de se faire enlever dans leur hotel (le jour même!!) ou des spectateurs lambda de se faire tuer par balles réelles lors d'une démo. Ce sont des armes. Ca tire, ça explose, ça tue. C'est pas fait pour être joli. Enfin bon, ne boudons pas notre plaisir, après tout on vient de leur repasser une couche de peinture, il faut bien inviter des gens au vernissage. Et les chevaux étaient bien beaux.

Une évolution tout de même: au lieu de faire grève (pain quotidien des nouvelles, même s'il paraît ) ou d'enfermer le directeur pendant des jours dans son bureau, maintenant on pose des bonbonnes de gaz et on menace de faire sauter l'usine. Pour sauver l'emploi? Non. Pour réclamer une prime. Car comme l'entreprise n'a plus de commande et plus de sous, crise aidant, n'est-il pas logique pour l'employé qu'elle lui paye un parachute doré, à lui aussi? Le chiffre magique semble être 30,000 euros (bruts? nets imposables? nets?) soit environ deux ans de SMIC. En plus des 2 ans d'indemnités chômage, et autres aides au reclassement, bien sûr.
Ca donne des idées. Bon, je pars acheter quelques bonbonnes de gaz, see you later!

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